Nocturne (parade)

Dans les rêves de Phia Ménard, il y a Le Tambour, un film de Volker Schlöndorff d’après Günter Grass et Oskar, ce petit garçon qui refuse de grandir dans un monde rongé par le nazisme. Il y a le livre Et la lumière fut dans lequel Jacques Lusseyran raconte comment sa cécité a pu compter dans son engagement dans la Résistance. Côté arts plastiques, Alexander Calder, Niki de Saint-Phalle, Louise Bourgeois et Joseph Beuys sont évoqués. Cet ensemble est passé entre les nappes et l’intelligence sonore du compositeur Ivan Roussel.

Phia Ménard choisit d’être au plus près des spectateurs, assis sur des gradins en cercle. Au-dessus, d’immenses personnages et animaux gonflables surplombent la scène. Énormes silhouettes portées par le souffle de ventilateurs comme une gigantesque parade aérienne, une ronde insolite et envahissante, un voyage de danses indomptables, parfois macabres, toujours absurdes, déjà présentes dans Vortex et L’Après-midi d’un foehn, les autres Pièces du Vent.

Pour parler de son spectacle, Phia Ménard évoque un tunnel qui laisse entrevoir la lumière au bout. Un parcours semé d’obstacles mais dont il est possible de sortir tel « un peuple en lutte contre une nuit qui doit prendre fin ».